Ruta 40 de Cafayate à Mendoza
Depuis Cafayate, nous empruntons la célèbre Ruta 40 afin de continuer notre progression vers le Sud. Le premier contact avec cette route mythique est plutôt quelconque, avec une étape faite de longue lignes droites monotones au travers d’immenses plaines arides et désertiques. Nous arrivons finalement à Belén, une petite ville de la province de Catamarca, où nous passons la nuit. Il n’y a rien de spécial par ici, et c’est juste une étape de transition.
La Ruta 40 est une importante voie routière d'Argentine qui traverse le pays du nord au sud, depuis la frontière bolivienne jusqu'à l'extrême sud de la Patagonie. C'est la route la plus longue du pays. Elle court parallèlement à la Cordillère des Andes en reliant les parcs nationaux les plus importants et traverse plusieurs des régions touristiques et des attraits principaux du territoire. Actuellement ce trajet mythique s'étend sur environ 5’000 kilomètres, traversant 20 parcs nationaux, 18 cours d'eau importants et reliant 27 cols andins. De même que la légendaire route 66 des États-Unis, la Ruta 40 est un symbole et un emblème de l'Argentine.
Une longue étape de 330 kilomètres nous mène ensuite jusqu’à Villa Unión, dans la province de La Rioja. Plus de 80% du trajet est composé d’interminables lignes droites dans le désert, mais heureusement sans trop de vent.
Je bloque le tempomat à 110 km/h et on regarde défiler ce long ruban d’asphalte monotone, en comptant les kilomètres qui nous séparent de Ushuaïa… En effet, une des particularités de cette Ruta 40 est de proposer un petit panneau tous les kilomètres, avec le numéro de la route et le nombre de kilomètres restants jusqu’à son point ultime. Nous faisons une pose photo obligatoire au panneau spécial qui marque le kilomètre 4’000, en nous disant qu’il nous reste encore du chemin à parcourir, mais on se rapproche…
La dernière portion nous offre enfin quelques courbes dans un magnifique paysage de roches rouges et de cactus en fleurs. Et ça aide à ne pas s’endormir, surtout après le bon repas que nous avons pris en chemin.
On continue notre progression vers le Sud, en quittant la Ruta 40 pour un détour d’environ 200 kilomètres afin de traverser les parcs naturels de Talampaya et de Ischigualasto. Rien de spécial à mentionner si ce n’est encore des lignes droites dans le désert pour le premier, et quelques virages dans un beau décor de canyons pour le second, le long d’une route qui est surnommée la route des dinosaures. Plutôt que des dinosaures, nous croisons quelques guanacos qui sont up peu effrayés par le bruit de notre Salamandre.
En fin de journée nous rejoignons à nouveau la Ruta 40 et faisons étape à San José de Jáchal, un petit bled paumé où il n’y a absolument rien d’intéressant…
Après un arrêt dans la ville de San Juan pour retirer des Pesos, nettoyer les bottes de Beate et casser la croûte, on pensait se poser pour deux nuits à Marale Wines, un boutique hôtel et Bodega au milieu d’un petit vignoble à une centaine de kilomètres avant Mendoza. Malheureusement la Bodega est fermée pour maintenance annuelle, et il n’y a rien d’autre à faire dans le coin. On va donc abréger et continuer demain jusqu’à Mendoza…
Après quasiment 1‘000 kilomètres passés sur la Ruta 40, nous voici finalement arrivés à Mendoza, la capitale vinicole de l’Argentine et terre de prédilection du Malbec.
Le hasard fait qu’on loge dans un joli petit appartement qui appartient à une famille Pache de Lausanne. Ils sont actuellement en Suisse et c’est bien dommage car on les aurait volontiers rencontrés.
Mendoza se trouve au cœur d’une région exceptionnelle, offrant le prodigieux spectacle de la Cordillère des Andes et les délices du vignoble. La ville a la particularité d’être située dans une zone aride et sismique. Cependant, grâce aux canaux d’irrigation qui captent l’eau des rivières alimentées par la montagne, Mendoza est devenue une véritable oasis, avec une importante production horticole. La ville se protège du soleil ardent de l’été à l’ombre de grands arbres qui bordent ses avenues et ses places, lui donnant un aspect verdoyant fort agréable. Nous y passons deux jours à profiter de son ambiance jeune et festive, à visiter ses nombreux parcs et places, sans oublier de déguster plusieurs Malbecs délicieux qui accompagnent à merveille la bonne viande argentine.
Depuis Mendoza nous mettons le cap à l‘Ouest afin de rejoindre le Chili, en empruntant le Paso Los Liberdatores. Ce col spectaculaire est l’accès principal permettant de relier les villes de Mendoza et de Santiago de Chile. Du côté argentin, la route grimpe gentiment pour passer de 900 à 3’500 mètres d’altitude en un peu moins de 200 kilomètres, dans les paysages magnifiques et sauvages du massif de l’Aconcagua.
Nous passons tout près de ce sommet qui restera malheureusement caché dans les nuages. Surnommé le colosse de l'Amérique, il culmine à 6’962 mètres et est le plus haut sommet des Amériques et la plus haute montagne en dehors de l'Asie. Nous voulions emprunter la piste qui permet d’accéder à l’ancien col et à la statue du Christ Rédempteur des Andes, mais plusieurs torrents ont creusé des tranchées au travers de la piste, qui comprend même encore de la neige par endroits. Nous sommes donc contraints de rebrousser chemin et de choisir l’option de la prudence en empruntant le tunnel qui nous emène jusqu’à la frontière…
Ruta 40 de Cafayate à Mendoza